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Michel FEURER (1862 - 1936)

Biographie

Michel FEURER est sans nul doute le personnage le plus célèbre de la famille de par ses talents pour la peinture et le dessin.
Né le 11 octobre 1862 à Mertzwiller, Bas-Rhin, il était le fils d'Adam FEURER (1821-1863), laboureur et de Barbe BUSSER (1826-1898).
En 1897 il épousa Anna Busser (1869 - 1951) avec laquelle il eut une fille, malheureusement décédée en bas-âge.
Il vécut presque toute sa vie dans son village natal où il décéda subitement le 31 octobre 1936.


Ses débuts

Le jeune Michel fréquentait l'école primaire catholique de Mertzwiller, son village natal et par la suite l'institut Saint-Joseph de Matzenheim (école de Frères). Déjà à l'époque, comme jeune garçon, il se faisait remarquer par ses dons pour le dessin. Il envisageait d'apprendre le métier de peintre verrier et fit son apprentissage chez OTT Frères à Strasbourg, maison encore connue aujourd'hui pour ses vitraux.

En 1885, à l'âge de 23 ans, Michel se fait inscrire à la Kunstakademie de Munich (Allemagne) et y restera environ 9 ans. Il étudiera avec de futurs grands artistes alsaciens tels SPINDLER, HORNECKER et MARZOLF. Il est fort probable qu'il était également un élève de son compatriote alsacien FEUERSTEIN (1856-1931), professeur à la Kunstakademie et originaire de Barr. FEUERSTEIN est connu pour ses tableaux religieux au Mont Sainte Odile, Thierenbach...

Aujourd'hui encore se pose la question comment ses parents agriculteurs et donc de conditions modestes, pouvaient financer de telles études. Son père Adam prétendait que le jeune Michel lui avait coûté une fortune : le prix d'une maison !

Revenu en Alsace en 1890, il habita d'abord à Strasbourg jusqu'en 1892 pour ensuite se fixer à Mertzwiller et se spécialiser dans la peinture d'églises et aussi comme peintre-verrier. Il installa son atelier dans l'actuel n° 6 de la rue du Général de Gaulle (ancienne rue des Juifs).

Au début les difficultés étaient nombreuses et le salaire de sa femme, modiste, bien que modeste formait un appoint plus que nécessaire. Sa première grande commande date de 1900. Il s'agit d'une peinture à l'huile : « La prise du château de Lichtenberg », tableau qui aurait été commandé par l'hôtel Matthis de Niederbronn-les-Bains. Il existait une photo de ce tableau dans son atelier, mais photo et tableau semblent aujourd'hui perdus.

A partir de 1918, commence une période faste avec la restauration de nombreuses peintures d'églises endommagées lors de la première guerre mondiale. Michel s'était spécialisé dans la peinture religieuse qui domine largement son oeuvre : des scènes bibliques, des chemins de croix, des représentations de Saints, des contes et légendes...

Si ses tableaux profanes marqués par un style trop académique n'ont pas toujours été accueillis favorablement, ses tableaux religieux étaient très appréciés et le firent connaître bien au-delà de l'Alsace.


Ses oeuvres

Plus de 50 églises de la région ont été décorées par l'artiste ou possèdent de ses oeuvres.
La liste ci-dessous n'est bien sûr pas exhaustive.

BRUNSTATT : l'Assomption de la vierge Marie dans la nef.
REININGUE : un grand tableau situé derrière l'autel central qui représente Saint-Laurent qui baptise un soldat romain, futur Saint-Romuald. Sur cette grande peinture nous reconnaissons Albert BOOS de Mertzwiller, qui posait comme modèle pour le soldat. Tableau daté de 1928.
KIRRWILLER : 3 panneaux sur le devant de la tribune de la chorale ; des anges qui chantent, un médaillon avec le roi David et un autre avec Sainte-Cécile.
BITSCHHOFFEN, OHLUNGEN, HERBITZHEIM et TROIS-EPIS : le chemin de croix.
WINTERSHOUSE : l'Assomption de la Vierge sur le plafond.
WESTHOUSE : l'assomption de la Vierge sur l'autel.
WIESWILLER : la prédication sur la montagne.
SCHILTIGHEIM : 5 grands tableaux de la sainte famille dans le choeur.
REICHSHOFFEN : le purgatoire.
HERRLISHEIM : un tableau de 6m x 4m (derrière l'autel) représentant Saint-Arbogast guérissant le fils de Dagobert, qui avait été blessé à la chasse.
FORT-LOUIS : 7 tableaux.
LUPSTEIN, KINDWILLER, MARLENHEIM et le Couvent des Rédemptoristes à RIEDISHEIM : des oeuvres diverses.
Et même la chapelle du Rosaire à LOURDES : une mosaïque de Jésus en prière au Mont des Oliviers.

Mais son oeuvre principale était pour l'église catholique de MERTZWILLER, son village natal : le chemin de croix, peint sur 14 grandes plaques de cuivre. Sur insistance du curé Albert HEITZ, ce chemin de croix, commencé en 1934 fut terminé à l'été 1936 (donc peu avant son décès).

Maurice FREISS, son arrière petit neveu, a restauré et repeint ce chemin de croix en 1988 car la peinture s'écaillait par suite d'oxydation et la sous-couche n'avait pas tenue. Après plus de 250 heures de travail, ce chemin de croix a retrouvé sa place en décembre 1988, grâce aux efforts du conseil de fabrique et d'autres bénévoles.

L'église de Mertzwiller possède encore d'autres tableaux de lui :
     - les sacrifices d'Abraham et de Melchisédech, peints sur des plaques en tôle galvanisée. Les deux tableaux se trouvaient à gauche et à droite de l'autel principal. L'autel a été démonté dans les années 1960 et les peintures déplacées.
     - les quatre évangélistes sur les parois de la chaire et le Bon-Pasteur (fond de l'ancienne chaire d'avant 1937) au-dessus de la porte intérieure de la sacristie.

Malheureusement de très nombreuses de ses oeuvres ont été détruites lors de la seconde guerre mondiale ou ont tout simplement disparues (Fort-Louis, Trois-Epis, Lupstein, Kindwiller, Herrlisheim, Schiltigheim, Reichshoffen...)


Sa longue carrière

Michel FEURER aimait aussi peindre des représentations de contes et de légendes d'Alsace, des scènes historiques et populaires (Noël en Alsace, le Messti), principalement au début de sa carrière et laisse des paysages, des illustrations d'almanachs, des natures mortes et de nombreuses vues de son village natal.

Les voisins du village posaient comme modèle et c'est ainsi qu'on reconnait souvent sur ses oeuvres des villageois de l'époque.
Ses oeuvres sont aujourd'hui dispersées surtout en Alsace-Lorraine notamment dans sa grande famille, les proches, neveux, cousins et autres qui l'ont soutenu pendant sa longue carrière.

On ne connaît de lui que deux participations à des expositions :
     - en 1895 à Strasbourg, « Ausstellung des Kunstfreunde » (Société des Amis des Arts)
     - en 1935 à celle au Palais du Rhin à Strasbourg à l'occasion du congrès Eucharistique (Exposition d'art chrétien).

Michel FEURER menait une vie simple, de solitaire et inconnu du grand public. Il était né, a vécu, travaillé et est décédé dans son village d'origine.
Il est décédé dans l'après-midi du 30 octobre 1936 à l'âge de 74 ans par suite d'une attaque alors qu'il peignait une nature morte dans son atelier.

Michel repose aujourd'hui aux cotés de son épouse Anna, au cimetière catholique de Mertzwiller.
Au début et à droite du chemin principal ; une simple croix marque l'emplacement où repose le couple.

Tombe de Michel et Anna FEURER au cimetière catholique de Mertzwiller.

Dans un de ses derniers poèmes, publié dans le « Neue Elsässer Kalender » de 1938, Michel disait :
     « Beim Gotteshaus ein Hof, mit Kreutzen überstreut. Dort ist für mich ein stilles Plätzchen längst bereit, dort werd' ich einst nach dieser Erdenwanderzeit in Gott versinken in alle Ewigkeit. »
Ce qui signifie :
     « Près de la maison de Dieu se trouve une cour parsemée de croix. Là-bas, une place m'est réservée depuis bien longtemps. C'est là qu'après mon voyage terrestre je sombrerai en Dieu pour l'éternité. »

Ne laissons pas l'oubli s'installer sur ce grand artiste !

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